La saison de la compassion

Camille Andres / ©Max Idje
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Camille Andres
©Max Idje

La saison de la compassion

Edito
Noël, l’Avent: l’époque de la douceur sur commande. Les chansons sirupeuses et joyeuses qui envahissent les rues, les termes de «trêve humanitaire», «trêve hivernale» qui se glissent dans les bulletins d’actualité... Et les nombreuses sollicitations aux dons, aux petits gestes pour autrui.

Je comprends que la fête chrétienne de l’amour soit devenue un espace médiatique et économique propice pour «penser à son prochain». Je comprends qu’en décembre, au moment de boucler les comptes (quoiqu’un bilan comptable se fasse plutôt l’année suivante), ménages, entreprises et organisations puissent plus objectivement décider de la manière de redonner une partie de leurs gains. Mais cette avalanche de bons sentiments jette une lumière crue sur nos comportements le reste de l’année.

La sollicitude, l’empathie, la compassion ne devraient pas avoir de saison! Ce qui est peut-être dérangeant, c’est de réaliser que oui, quand on s’apprête à «couper», à retrouver nos proches, à faire le bilan de l’année, à fêter, on est peut-être plus enclin à se sentir proches des autres. Et à les aider financièrement. Autrement dit, nos émotions jouent un grand rôle dans l’empathie, la compassion. La question n’est pas de dénoncer cela, ni même de se plaindre qu’elles soient sursollicitées à Noël – après tout, ces causes sont justes! Mais plutôt de prendre conscience de ce mécanisme, du rôle de nos émotions dans nos élans d’empathie individuels et collectifs, en particulier dans les conflits. C’est l’objet de notre dossier.

Merci, chères lectrices et chers lecteurs, pour votre fidélité! L’équipe se joint à moi pour vous souhaiter un très bon Noël!