Assurer une présence

Judith Warpelin et Hélène Denebourg ont développé des projets communs comme des célébrations œcuméniques. / ©DR
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Judith Warpelin et Hélène Denebourg ont développé des projets communs comme des célébrations œcuméniques.
©DR

Assurer une présence

Propos recueillis par Anne Vallelian
30 novembre 2023
Interviews
Hélène Denebourg et Judith Warpelin, aumônières, respectivement protestante et catholique, œuvrent dans les EMS du Chablais vaudois pour assurer une présence hebdomadaire auprès des seniors.

Hélène Denebourg, vous êtes aumônière protestante pour les EMS du Chablais vaudois. Comment organisez-vous vos visites?

Une fois par mois, je célèbre les cultes dans les petits EMS et deux fois par mois dans ceux de plus de 40 lits. Selon l’établissement, je mange avec les résidentes et les résidents après la célébration. Le repas est un moment essentiel: on touche d’autres personnes que celles qui se rendent au culte.
 

A ce propos, comment créez-vous le lien avec les résidentes et les résidents?

Cela peut se faire de plusieurs manières. A chacune de mes visites, je passe dans les chambres. S’il y a de nouvelles personnes, je me présente. Je leur fais parvenir des cartes de vœux le jour de leur anniversaire, je me rends auprès d’elles lorsqu’elles en formulent le souhait. Souvent, je leur tiens juste la main ou leur adresse un mot d’encouragement tout en respectant leurs croyances. Certaines personnes sont très seules et perdues. Je les écoute, j’assure une présence et j’ai l’impression que cela leur fait du bien. Fréquemment, à la fin d’une visite, leur visage s’illumine. J’y mets tout mon cœur à chaque fois, je sors épuisée mais je suis présente en cadeau pour elles.
 

Que vous procurent ces rencontres?

Même si je suis présente pour écouter les malheurs, il y a toujours un moment où la foi s’exprime. Et ça me regonfle à bloc! Je donne beaucoup mais je reçois aussi considérablement.

Comment vous organisez-vous avec votre collègue catholique, Judith Warpelin?

Nous avons inauguré le fait de se voir tous les mois. On a développé des projets en commun à l’instar de célébrations œcuméniques qui n’existaient pas auparavant. On a fait le tour des paroisses protestantes et catholiques pour leur présenter notre travail qui a suscité un grand intérêt.

Judith Warpelin, vous êtes aumônière catholique pour les EMS du Chablais vaudois. Comment organisez-vous vos visites?

Très régulièrement, j’arrive tôt le matin pour faire le tour dans les étages. Je viens annoncer aux résidentes et résidents qu’il y a la messe. Cette information leur permet en général de se reconnecter au jour. Pour les personnes qui ne peuvent pas se rendre à la messe, je leur amène en chambre la communion.
 

D'abord infirmière pendant de longues années, vous êtes devenue aumônière em 2020. Quelles sont les raisons qui vous ont amenée à cette réorientation professionnelle?

Quand j’ai entendu parler de cette offre d’emploi, je n’ai pas hésité à m’engager. J’aime par-dessus tout soutenir et accompagner les personnes. En outre, j’ai été infrmière dans les soins à domicile pendant vingt-cinq ans dans le Chablais. Je connais donc la région et ses habitants comme ma poche!


Que vous procurent ces rencontres?

J’assure une présence et un accompagnement. C’est l’essence même de ce qui m’anime! J’essaie d’être le plus proche non seulement des résidentes et des résidents mais aussi des équipes dont je connais particulièrement le métier. Les résidentes et résidents qui jouissent encore de leurs facultés cognitives apprécient cette présence de l’aumônerie. Je peux effectuer une liturgie de la parole et communion. En revanche, pour le rituel de la messe, j’ai la chance de pouvoir compter sur la présence du prêtre.


Comment vous organisez-vous avec votre collègue protestante, Hélène Denebourg?

On se voit régulièrement pour organiser notre travail de manière la plus efficace possible. Durant le temps du Covid, les EMS nous étaient fermés et nous en avons profté de mettre en place notre organisation et avons soutenu depuis «l’extérieur» les équipes.