Aider ses proches sans s’épuiser

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Aider ses proches sans s’épuiser

25 octobre 2018
Mardi 30 octobre, la journée intercantonale des proches aidants se déroulera dans toute la Suisse romande. Un signe fort de reconnaissance envers les personnes qui s’occupent de leurs parents malades, enfants handicapés ou amis en perte d’autonomie.

«Le vieillissement de la population et la volonté politique de maintenir les personnes le plus longtemps possible à domicile placent le rôle des proches aidants au centre des préoccupations», explique Jacqueline Lavoyer-Bünzli, animatrice cantonale du bénévolat de l’Église réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN) et responsable du service de développement communautaire. Mardi 30 octobre aura lieu la journée intercantonale des proches aidants. Instauré en 2012 par le Canton de Vaud, cet événement vise à reconnaître le travail effectué par les proches qui prennent soin de leur entourage ainsi que les sensibiliser aux possibilités de soutien externe. Diverses activités, rencontres et conférences se dérouleront partout en Suisse romande.

«Souvent, les personnes concernées ne se reconnaissent pas dans ce statut et risquent l’épuisement», relève Fabrice Ghelfi, chef du Service des assurances sociales et de l’hébergement (SASH) du canton de Vaud, le département qui pilote la journée intercantonale au niveau vaudois. Aider ponctuellement ses parents à effectuer leurs paiements reflète déjà une activité de proche aidant, estime Fabrice Ghelfi. Or, si le soutien occasionnel d’un parent ou d’un ami n’a que peu de conséquences sur la vie de la personne qui effectue cette tâche, la situation peut prendre une tout autre tournure lorsqu’un conjoint est atteint d’une maladie chronique et que l’autre passe la majorité de son temps à s’en occuper.

Des risques d’épuisement

«Selon une enquête réalisée au niveau suisse, l’activité d’un proche aidant varie de 20 à 150 heures hebdomadaires. Les deux tiers de ces personnes développent des problèmes de santé. De plus, leur vie sociale diminue de moitié», précise Fabrice Ghelfi qui souligne qu’il ne faut pas hésiter à recourir à des accompagnements plutôt que de s’épuiser. Par exemple, la fondation suisse pour les proches aidants, Pro-xy, offre une relève de proximité. Parallèlement, le Conseil fédéral a ouvert une procédure de consultation pour améliorer la compatibilité entre activité professionnelle et prise en charge de proches. Le projet propose entre autres d’étendre le droit aux absences pour ce genre de cas.

Du côté des Églises, Jacqueline Lavoyer-Bünzli explique que l’EREN est attentive à la situation. «Nos bénévoles qui assurent un service de visite à domicile peuvent aussi être appelés à décharger les proches aidants. Cet engagement se fait en complémentarité avec ce qu’effectuent d’autres institutions. Nous avons vraiment quelque chose à faire en tant qu’Église dans ce nouveau champ d’action diaconal. De plus, la présence de paroisses sur l’intégralité du canton permet d’avoir des relais un peu partout. L’entraide communautaire est plus importante que jamais. Je trouve positif qu’elle contribue à une plus forte cohésion sociale.»