Un ministère qui offre beaucoup de liberté

Catherine Abrecht / ©DR
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Catherine Abrecht
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Un ministère qui offre beaucoup de liberté

Contes
De juriste à diacre, en passant par conteuse, Catherine Abrecht a changé de voie à plusieurs reprises. Elle exerce aujourd’hui son ministère diaconal dans la paroisse du Coeur de la Côte et à un poste régional.

C’est une vocation qui s’est construite petit à petit. Catherine Abrecht a d’abord été bénévole durant vingt-cinq ans dans l’Eglise avant de se décider pour le ministère. Dans une première vie, elle a suivi des études de droit et a exercé comme juriste une douzaine d’années. Mais à la naissance de son deuxième enfant, elle a abandonné le droit, trop «carré» à son goût. Elle s’est alors formée en tant que conteuse professionnelle, notamment auprès d’Alix Noble. Un métier qu’elle a exercé en indépendante pendant une période de dix ans.

Durant ses années de bénévolat en paroisse, on lui a souvent suggéré de faire des études de théologie. Mais après un master en droit, elle ne souhaitait pas retourner sur les bancs de la faculté.

«C’était réservé aux infirmières»

C’est en s’inscrivant en 2014 au séminaire de culture théologique à Lausanne qu’elle a réellement découvert le ministère diaconal. «J’étais convaincue que cette profession était réservée aux infirmières désirant se consacrer à des activités sociales dans l’Église.» Catherine Abrecht poursuit alors la formation de diacre et rejoint en 2018 la paroisse de Nyon. Aujourd’hui, elle travaille à un poste pionnier consacré aux familles, où elle conçoit des offres complétant celles des paroisses. «Je propose des contes et des récits bibliques dans la bibliothèque scolaire de Prangins. Cette offre oecuménique et très ouverte est destinée aux familles mixtes. Je collabore aussi avec l’Eglise anglicane sur des célébrations bilingues et propose des journées d’activités hors programme aux enfants de la région.»

Dans son autre mi-temps, Catherine Abrecht occupe un ministère diaconal classique dans la paroisse du Coeur de la Côte. Elle y célèbre les cultes, les services funèbres, mais elle se consacre également à la catéchèse et parfois aux visites des paroissien·nes. Elle aime tout particulièrement faire le lien entre son ministère et ses activités de conteuse, en introduisant dans ses prises de parole des images qui stimulent la mémoire et une compréhension proche du quotidien de chacun·e.

Choisir la vie

«Durant la formation, on ne sait pas quel diacre on va devenir. C’est un ministère très vaste, qui offre beaucoup de possibilités. J’ai parfois redouté que ce qui avait été appris auparavant ne serve à rien.» Mais la ministre bénéficie aujourd’hui de son expérience d’indépendante, qui lui a donné le sens de l’organisation et la capacité de monter des projets.

Un verset de la Bible, Deutéronome 30: 19, la porte tout particulièrement. Il y est question de choisir la vie et du fait que le reste suivra. «Je fais toujours mes choix en fonction de ce verset», explique celle qui n’a pas été élevée dans une famille pratiquante. Dans son poste régional, où elle est souvent en contact avec des personnes distancées, Catherine Abrecht a la possibilité de faire redécouvrir la Bible. «J’ai la joie de faire mon métier à partir d’un livre qui traverse les siècles. La Bible offre une parole qui résiste à l’usure.» Si l’institution de l’Eglise agace parfois la diacre par ses lenteurs et sa complexité, la loyauté et l’engagement des paroissiens sur le terrain la rendent admirative. A 57 ans, elle souhaite continuer à exercer à ses deux postes afin de prolonger ses projets.