Fais comme l’oiseau

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[pas de légende]

Fais comme l’oiseau

Françoise Surdez
25 février 2024
Comment retrouver confiance en l’avenir ? Un billet de la pasteure du Par8 Françoise Surdez, paru dans le Journal du Jura, le samedi 24 février.

Beaucoup d’entre nous, sinon la plupart, y compris ceux qui écrivent dans cette rubrique pastorale, s’accorderont sur le fait que les actualités du monde nous renvoient à un chaos inquiétant, angoissant et déprimant. Au mystère d’un Mal qui n’est jamais à banaliser, même si la société semble devenir de plus en plus indifférente à l’idée de « Dieu » et par là-même aux bienfaits d’une Eglise qui rassemble plutôt qu’elle divise. Dans cette déprime ambiante, un ami collègue me dit un jour : « Ecoute le gazouillis des oiseaux, le matin ! ».

Nombreux sont les philosophes, poètes et écrivains - Amélie Nothomb le plus récemment - sensibles à la gent ailée et à leurs admirables chants.

Kierkegaard, dans un discours édifiant s’inspirant des paroles de Jésus en Matthieu 6, 26-30, nous invite à faire silence et à cesser notre vacarme pour écouter l’enseignement de l’oiseau. Celui-ci nous invite à l’insouciance et à ne pas faire de réserve pour les lendemains, qu’ils chantent ou non.

Quant au poète Rainer Maria Rilke, sensible à la nature, aux roses, aux éléments, il nous incite, comme l’oiseau et son nid qui le fascinent, à rentrer en nous-mêmes avec confiance pour nous ouvrir à l’extérieur.

Voici ce qu’il écrivit depuis le sud de l’île de Capri à Lou Andreas Salomé : L’oiseau « chante au sein du monde comme s’il chantait au-dedans de lui-même, c’est pourquoi nous accueillons si aisément en nous son chant, il nous semble le traduire dans notre sensibilité sans aucune perte, il peut même transformer pour nous, un instant, le monde tout entier en espace intérieur, parce que nous sentons que l’oiseau ne distingue pas entre son cœur et celui du monde ».