3 questions à Raymond de Rham, vice-président du Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse.

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

3 questions à Raymond de Rham, vice-président du Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse.

30 mars 2000
§La Fédération des Eglises protestantes de Suisse est-elle prête à réexaminer les relations qu'elle a entretenues avec les Eglises d'Afrique du Sud au temps de l'apartheid?Oui
Nous sommes conscients qu'il nous faut analyser ce passé de façon critique. Surtout que l'Afrique du Sud est à l'ordre du jour de la campagne 2000, soutenue par les œuvres d'entraide comme l'EPER, pour l'annulation des dettes de l'apartheid. Dans ce cadre, l'archevêque anglican Ndungane, successeur de Desmond Tutu, sera prochainement reçu par le Conseil de la FEPS et la Conférence des évêques suisses.

§Tout le monde ne semble pas partager vos bonnes intentions. Les principaux responsables de la politique sud-africaine de la FEPS dans les années 75-85 se font très discretsEn effet. Cela rend l'examen du passé difficile. Nous regrettons en particulier qu'ils n'aient pas participé aux journées de réflexion "Eglises suisse-Afrique du Sud", qui se sont tenues en janvier dernier à Matran. Pour notre part, nous attendons la publication des actes de ces journées pour prendre position et définir une stratégie.

§Pensez-vous que la FEPS a manqué de clairvoyance vis-à-vis de l'apartheid?Ce serait facile de répondre oui et de désigner des coupables. Rappelons que l'Assemblée des délégués de la FEPS qui réunit les représentants de toutes les Eglises cantonales a voté majoritairement en faveur d'une politique prudente envers l'apartheid. Dès lors, je ne vois qu'un débat de longue haleine pour mettre fin aux rancoeurs et frustrations qui enveniment depuis une vingtaine d'années les relations entre les milieux missionnaires et les dirigeants de la FEPS.