Parler de la mort sans tabou

Parler de la mort sans tabou / ©iStock
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Parler de la mort sans tabou
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Parler de la mort sans tabou

ACCOMPAGNEMENT
Depuis octobre dernier, le centre de conseil «Vivre et mourir» est à l’écoute des personnes qui souhaitent parler des questions de fin de vie et de deuil. Ce nouveau service des Églises réformées Berne-Jura-Soleure se veut un projet d’utilité sociale.

Que vous soyez jeune ou âgé·e, malade ou bien-portant·e, que vous souhaitiez parler de votre propre mort ou de celle d’un·e proche, le centre de conseil «Vivre et mourir» est là pour vous écouter. «Nous sommes ouverts à toute personne qui souhaite parler de ses interrogations ou de ses peurs liées à la mort. Il peut aussi être question d’un deuil survenu il y a plusieurs années et qui empêche d’avancer», précise Dorothea Murri, pasteure responsable de ce nouveau service. Les sujets les plus fréquemment abordés: les questions relatives au deuil, au suicide assisté ou encore aux directives anticipées.

Organiser son départ

«De plus en plus de personnes planifient leur mort en mettant leurs dernières volontés bien rangées dans un classeur, ce qui peut parfois être une véritable catastrophe pour la famille», complète Dorothea Murri. La pasteure recommande de parler de la chose avec ses proches avant de graver dans le marbre le déroulement d’un service funèbre ou de ce qu’il adviendra de ses cendres: «S’il vous plaît, prenez le temps de discuter de cela avec les personnes concernées, même si cela n’est pas un sujet facile!». Pour elle, il en va de même pour les questions de don d’organes: «Si l’un de vos proches, votre mère, votre père ou votre enfant décède dans un accident et que vous êtes confronté à la question sans y être préparé, cela peut être très déstabilisant.»

La question du suicide assisté est également un sujet qui suscite de nombreuses discussions, que cela soit pour les personnes concernées ou leurs proches. «Nous n’avons pas de préjugés sur la question et traitons les sollicitations au cas par cas, selon la prise de position de nos Églises. Pour moi, personne n’a le droit de dire ce qui est juste ou non dans ce genre de question. On ne peut pas juger la souffrance des gens», explique Dorothea Murri. Dernièrement, elle a été en contact avec deux personnes qui ont sollicité EXIT: «L’une d’elles s’en est allée. L’autre ne l’a pas fait, mais savoir qu’elle pouvait recourir à cette solution l’a libérée d’un poids.»

La mort est une question qui nous touche toutes et tous.

Dépasser ses craintes

Pour elle, parler ouvertement de ces sujets est également une façon de mieux appréhender la vie: «Lorsque l’on prend conscience de sa propre finitude, la vie prend une tout autre dimension. On n’accorde peut-être moins d’importance aux apparences pour se concentrer sur ce qui est essentiel. D’une certaine manière, on se rapproche de soi, ce qui permet d’avoir des échanges plus vrais», ajoute la pasteure qui voit là une manière de mieux vivre.

En gestation depuis plus de trois ans, ce nouvel espace est le fruit des réflexions du secteur de la diaconie qui voulait développer un projet d’utilité sociale dans le domaine. L’impulsion a été donnée par notre processus Vision Église21, destiné à repenser l’Église pour aujourd’hui et demain. Souvent sujet tabou dans notre société, la mort est une question qui nous touche toutes et tous un jour ou l’autre, difficile toutefois de trouver des lieux pour en parler. Un domaine dans lequel les Églises sont plus qu’expérimentées.

Plus d’infos: vivreetmourir.ch

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