L'impossible éducation religieuse

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Camille Andrès, journaliste

L'impossible éducation religieuse

Edito
Est-il encore possible d’aborder la religion de manière dépassionnée? Est-il d’ailleurs possible d’aborder n’importe quel sujet de manière dépassionnée, tant notre système médiatique privilégie les réactions épidermiques aux débats de fond? L'édito de Camille Andrès.

 

Sous le double effet des réseaux sociaux, mais aussi d’une certaine cancel culture* militante, nos discussions collectives sont marquées par l’immédiateté, la polémique, l’indignation, les faits sortis de leur contexte. Et une maladresse ou un désaccord peuvent devenir un sujet de vie ou de mort. 

Le fait religieux est l’archétype du sujet polémique. Parce qu’il relève de l’intime, de la liberté de conscience et du politique. Parce qu’il est toujours complexe et impossible à analyser à chaud – la pensée religieuse, c’est la pensée de la nuance, rappelle l’une de nos interlocutrices. Parce que, comme nos démocraties en proie aux populismes, les religions affrontent aujourd’hui des courants fondamentalistes violents: le djihadisme ne doit pas cacher les fondamentalismes bouddhiste, judaïque ultra-orthodoxe ou néo-charismatique chrétien** qui, tous, ont le vent en poupe.

Des idéologies lointaines? Aujourd’hui, en deux clics, les ados ont accès à ces pensées. Eduquer au fait religieux fait aujourd’hui consensus, mais comment, dans une société qui ne sait plus débattre? Et qui, paralysée devant les extrêmes, fait tout pour éviter de parler de religion? 

Il n’y a évidemment pas de réponse parfaite, mais des cheminements que Réformés vous propose de découvrir, à travers un dossier, et une série d’articles à suivre toute l’année.