La Chaux-de-Fonds: vers une remise du Grand-Temple à la commune?

Le Grand-Temple de la Chaux-de-Fonds est un véritable survivant. Il renaît de ses cendres par deux fois à la suite du grand incendie de 1794 et d'un autre en 1919. / © P. Bohrer
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Le Grand-Temple de la Chaux-de-Fonds est un véritable survivant. Il renaît de ses cendres par deux fois à la suite du grand incendie de 1794 et d'un autre en 1919.
© P. Bohrer

La Chaux-de-Fonds: vers une remise du Grand-Temple à la commune?

Patrimoine
Les paroissiens de La Chaux-de-Fonds ont donné leur feu vert pour l’étude d’une proposition de remise du Grand-Temple à la commune, sous certaines conditions.

Le 26 mars dernier, l’Assemblée de paroisse de La Chaux-de-Fonds était invitée à s’exprimer sur l’avenir du Grand-Temple. Deux propositions ont été soumises au vote: maintenir le statu quo en trouvant un financement supplémentaire ou envisager le don ou la remise du temple à la commune, avec signature d’une convention. La deuxième proposition a été retenue avec 38 voix, contre 6 pour la première et 10 abstentions. «Le vote a été clairement annoncé comme indicatif, de ‹prise de température› et non comme décisionnel. Le résultat de cette consultation permet au conseil de paroisse de poursuivre ses discussions avec la ville en vue d’une convention. Si le processus aboutit, il sera de nouveau soumis au vote de l’assemblée», précise Véronique Frutschi Mascher, présidente de la paroisse de La Chaux-de-Fonds.

Garder une présence

Le conseil de paroisse a précisé qu’il n’était en aucun cas question de se «débarrasser» du Grand-Temple, en soulignant qu’il était d’une grande valeur historique et symbolique pour la ville et sa population. Parmi les conditions qui devront être négociées avec la ville figure celle de l’utilisation et de la gestion du lieu par la paroisse durant la période de carême avec Pâques et la période de l’Avent avec Noël. Le temple serait disponible le reste de l’année pour des activités culturelles.

«Actuellement, le temple est sous-utilisé, il n’y a qu’un culte par mois. Ce serait l’occasion d’ouvrir la porte à d’autres acteurs et ainsi d’assurer son avenir», complète Véronique Frutschi Mascher.

Ouverture communale

De son côté, la commune semble ouverte à entrer en matière. Selon Théo Bregnard, conseiller communal en charge de l’instruction publique, de la culture et de l’intégration, qui s’est exprimé sur le sujet dans Arcinfo du 30 mars dernier, des solutions pourraient être trouvées pour développer des activités qui ne coûteraient pas trop cher, la commune faisant aussi face à de graves soucis financiers.

Mesures d'économies

Le but principal de l’opération est de pouvoir réaliser une économie non négligeable sur les coûts d’entretien du bâtiment qui s’élèvent entre 10'000 et 15'000 francs par année. «Nous avons choisi de mettre la priorité sur d’autres bâtiments. Le nouveau centre paroissial, qui devrait ouvrir ses portes en septembre, regroupera les activités à côté du temple Farel», souligne Véronique Frutschi Mascher. La présidente ajoute que la paroisse se lance dans une véritable stratégie financière destinée à équilibrer les comptes dans les prochaines années. Les comptes 2018 ont affiché un déficit de 75'350 francs malgré une importante donation et des apports financiers immobiliers. Le budget 2019, bien que plus optimiste, annonce encore une perte de 34'000 francs. Une recherche de fonds a été lancée pour le futur centre paroissial dont les coûts de rénovation s’élèvent à 880'000 francs.