Antonio Garcia: l'orgue se marie bien à la musique électronique

Antonio Garcia, 34 ans, musicien, organiste titulaire de l'Eglise réformée française de Berne. Professeur d'orgue à la Société des organistes protestants du Jura. / © Patrice Schreyer, Elue
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Antonio Garcia, 34 ans, musicien, organiste titulaire de l'Eglise réformée française de Berne. Professeur d'orgue à la Société des organistes protestants du Jura.
© Patrice Schreyer, Elue

Antonio Garcia: l'orgue se marie bien à la musique électronique

Rencontre
Antonio Garcia, 34 ans est musicien, organiste titulaire de l'Eglise réformée française de Berne. Il est également professeur d'orgue à la Société des organistes protestants du Jura. Il s'est livré au jeu des questions.

Qu’est-ce qui vous fait rire ?

Les traductions d’expressions spontanées. Une collègue suisse-alémanique m’a dit l’autre jour qu’elle était «sur le chien». Dans sa langue cela voulait dire qu’elle était fatiguée.

Votre occupation préférée ?

Jardiner. Et bien sûr la musique.

Le plus grand honneur que l’on vous ait fait ?

Le poste d’organiste titulaire de l’Eglise française de Berne. Cela lie le monde paroissial et le côté musique de haut niveau avec des orgues incroyables et de nombreux concerts.

L’idée reçue qui vous agace ?

Je n’aime pas trop le terme «lambda». Le mot sonne déjà bizarrement et je pense qu’il n’y a pas de personnes lambda dans ce monde.

Quel type de croyant êtes-vous ?

Un croyant assez ouvert, je l’espère ! Bien qu’étant réformé, j’ai eu des influences familiales catholiques avec une pointe de chamanisme péruvien. Cela m’a permis de développer une grande simplicité d’échange.

Parlez-nous de vos origines.

J’ai des origines péruvienne, espagnole, suisse-allemande et j’ai grandi dans le Jura bernois. Cela me donne une force de conciliation, mais aussi un complexe identitaire!

Peut-on rencontrer Dieu à travers la musique ?

Bien sûr. La plupart des musiciens ont une forme de spiritualité sans forcément être liés à l’institution Eglise.

La musique d’église n’est-elle pas trop élitiste ?

Cela dépend pour qui. Est-ce que la prédication est élitiste ? On peut vulgariser une prédication tout comme on peut vulgariser la musique. C’est la même recherche pour les pasteurs et les musiciens.

Classique, pop ou électro ?

Un peu des trois, mais bien. J’aime mélanger les styles musicaux. Par exemple, l’orgue se marie bien à la musique électronique.

Des projets de fusion des genres ?

Dans le spectacle Alice, qui a été joué pour la première fois à l’église Saint-François de Lausanne en 2010, j’ai englobé différentes disciplines musicales. Dans cette création, inspirée de l’univers d’Alice au pays des merveilles, j’ai voulu lier l’orgue à la musique électronique avec narration, chants lyriques et jazz, le tout accompagné de projections vidéo.

Comment ce mélange est-il perçu ?

J’ai repris cela lors d’une célébration. Une paroissienne de 90 ans m’a dit que c’était le plus beau culte de sa vie, alors qu’une jeune famille a trouvé cela complètement déplacé. Preuve qu’en musique, les clichés sont parfois totalement faux.

Prochains concerts Jubilé de l’orgue de la Pauluskirche: 19 mai, 17h, Pauluskirche, Berne.

Vêpres de la Pentecôte : 9 juin, 17h, abbatiale de Bellelay, avec chœur.

Nuit de l’orgue : 19 mai, 18h30-23h55, Pauluskirche, Berne.